S   .   I   .   G

SOLDES  INTERMEDIAIRES DE  GESTION

 

L'ANALYSE DU RÉSULTAT

 

Nous nous intéresserons ici au résultat comptable,. Il s’agit bien de la différence, pour une période de temps donnée (l’exercice comptable, l’année) entre la production (les produits) et les consommations de facteurs (les charges). Cette différence correspond également à l’augmentation de la situation nette ou encore actif net au cours de cette période.

 

Comment se forme ce résultat ? L’outil privilégié se présente sous forme du tableau des soldes intermédiaires de gestion.

Il permet de déterminer différents résultats. À partir de ces soldes, nous évoquerons des indicateurs ou ratios et nous montrerons quels sont les facteurs qui expliquent le niveau de ces indicateurs.

 

 

 

LES SOLDES INTERMÉDIAIRES DE GESTION

Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) permettent de répondre aux questions suivantes :

             ·l’entreprise a-t-elle beaucoup travaillé ? quel a été le niveau d’activité ?

             ·l’entreprise a-t-elle bien travaillé ?         quel surplus a pu être dégagé ?

 

 

 

 

La mesure de l’activité

1 - L’activité commerciale : le chiffre d’affaires


La première manière de mesurer l’activité est le chiffre d’affaires (CA). Il indique le poids de l’entreprise sur le marché et sa capacité à faire rentrer des liquidités.   Il comprend :

 

·          les ventes de produits fabriqués par l’entreprise (produits finis, produits intermédiaires, produits résiduels),

·          les ventes de services (travaux, études, prestations, etc.),     

·          les ventes de marchandises réalisées dans le cadre d’une activité purement commerciale ou encore activité de négoce

 

Dans certaines activités, une partie du CA est sous traitée (dans le transport, par exemple). Il est important alors de distinguer le chiffre d’affaires net (réalisé avec l’outil de l’entreprise) et le chiffre d’affaires sous-traité.

 

CA net = CA  sous-traitance

 

-         les indicateurs pour le diagnostic :

 

·          Le (CA) comparé au total des ventes sur l’ensemble du marché du produit (au niveau national et international) donne la part de marché (national et international),

 

·          le CA de la période peut être comparé au chiffre d’affaires de la période précédente : on obtient alors le taux de croissance du CA : [CA(n)  CA(n  1)] / CAn

 

Ces indicateurs, en valeur absolue ou en taux de croissance, doivent être comparés aux objectifs qui avaient été fixés au préalable et au chiffre d’affaires d’autres entreprises appartenant au même secteur d’activité.

 

 

 

 

 

2 - La transformation des biens ou services : la production

 

Celle-ci est égale aux ventes de produits augmentées de la variation des stocks de produits intermédiaires ou finis (production stockée) et de la production immobilisée,

Production = production vendue + production stockée + production immobilisée.

 

Si l’entreprise stocke des produits intermédiaires ou finis, son activité de production sera plus importante. Si l’entreprise déstocke, le CA sera plus élevé que la production.

Le comportement de stockage (de déstockage) de produits intermédiaires ou finis peut être :

 

             ·volontaire : prévision d’une hausse des ventes dans les mois à venir, répartition uniforme de la production malgré la saisonnalité des ventes,

       ·involontaire : le CA réalisé est inférieur (supérieur) aux prévisions. Il peut être également dû à un décalage de facturation.

 

Donc la production mesure l’activité de la fonction de production alors que le CA mesure l’activité commerciale de l’entreprise.

 

- Les indicateurs pour le diagnostic :

Comme pour le CA, la production doit être mesurée :

 

                    ·en valeur absolue et en taux de croissance,

                    ·de manière globale ou par produit ou par famille de produits.

 

Taux de croissance de la production = [Prod(n)  Prod(n  1)] / Prod(n-1).

 

 

3 - L’apport spécifique de l’entreprise à la production  : la valeur ajoutée

 

Dans le montant de la production est incluse la valeur des biens et des services achetés à d’autres entreprises. La valeur ajoutée de l’entreprise est sa production propre, son « apport spécifique à la production et à la commercialisation du bien ». Ce concept est issu de la comptabilité et permet de mesurer la contribution de l’entreprise à la formation de la production intérieure brute.

 

La valeur ajoutée (VA) est égale à la marge commerciale augmentée de la production moins les achats et charges externes (consommations intermédiaires).

 

Valeur ajoutée = Marge commerciale (comptes 707 et 607) + Production (comptes 70, 71 et 72)  Achats consommés (comptes 60)  Charges externes (compte 61 et 62)

Il s’agit ici d’une valeur ajoutée brute, avant dotations aux amortissements).

 

La valeur ajoutée est souvent utilisée pour classer les entreprises par ordre de taille (les journaux économiques proposent tous les ans un classement des cent plus grandes entreprises sur le critère de la VA). Par ailleurs, elle permet de juger du degré d’intégration de l’entreprise dans l’économie.

 

Cette même valeur ajoutée va ensuite être répartie entre les différents facteurs de production :

       ·salariés, (salaires, charges sur salaires et participation),

       ·prêteurs, (intérêts figurant dans les charges financières),

       ·associés, (dividendes),

       ·État, (impôts taxes et versements assimilés, impôt sur les bénéfices),

       ·l’entreprise en gardant une partie pour l’autofinancement.

 

 

- Les indicateurs pour le diagnostic :

Comme pour le CA et la production, la VA doit être mesurée :

       ·en valeur absolue et en taux de croissance,

       ·de manière globale ou par produit ou par famille de produits.

Taux de croissance de la VA = [VA(n)  VA(n  1)] / VA(n  1).

 

Le taux de la valeur ajoutée : VA / CA ou VA / Production indique le degré d’intégration de l’entreprise.

Ces indicateurs, en valeur absolue ou en taux de croissance, doivent être comparés aux objectifs qui avaient été fixés au préalable et à la valeur ajoutée d’autres entreprises appartenant au même secteur d’activité.

 

 

           

 

4 - Le flux net de liquidités potentiel dégagé par l’exploitation : l’excédent brut d’exploitation ebe

 

Il s’agit de la différence entre les principaux produits encaissables et charges décaissables d’exploitation.

EBE = marge commerciale + production + subventions d’exploitation –achats consommés  charges externes  impôts taxes  charges de personnel.

 

Il s’agit donc de la capacité de l’entreprise à générer des flux nets de liquidités du fait de son activité industrielle et commerciale. Ce flux net constitue en fait la base de son autofinancement et doit donc lui permettre, au minimum, de renouveler son potentiel productif et d’autofinancer ses investissements de croissance.

 

C’est ce résultat qui permet de mesurer la performance économique de l’entreprise de la meilleure manière. Nous nous appuierons sur l’EBE pour calculer la rentabilité de l’exploitation par la suite.

 

L’EBE échappe à certains facteurs de distorsion :

·il est indépendant de la politique financière de l’entreprise puisqu’il est calculé avant charges et produits financiers,

·il est indépendant de la politique d’amortissement de l’entreprise et de la prise en compte du risque à travers les provisions,

             ·il est indépendant de la politique fiscale de l’entreprise puisque calculé avant impôt.

 

- Les indicateurs pour le diagnostic :

L’EBE doit être mesuré :

                    ·en valeur absolue et en taux de croissance,

                    ·de manière globale ou par produit ou par famille de produits.

Taux de croissance de l’EBE = [EBE(n)  EBE(n  1)] / EBE(n  1).

 

Il est intéressant de comparer l’EBE au CA (combien 1de CA génère de € d’EBE), à la production ou encore à la valeur ajoutée.

Taux de marge brute d’exploitation = EBE / CA.

Ces indicateurs, en valeur absolue ou en taux de croissance, doivent être comparés aux objectifs qui avaient été fixés au préalable et aux mêmes éléments pour d’autres entreprises appartenant au même secteur d’activité.

 

 

5 - Le résultat courant avant impot :

La somme des résultats d’exploitation et financiers constitue le « résultat courant avant impôt ». Ce résultat est dit courant car il n’inclut pas les éléments exceptionnels. Et là encore il s’agit d’un résultat avant impôt, car l’impôt n’est calculé que sur le résultat après éléments exceptionnels.

 

Les rapports Charges d’intérêt / Chiffres d’affaires ou Charges d’intérêt /EBE indique le poids du coût du financement externe dans la formation du résultat. Les banquiers considèrent en général que ce premier ratio ne doit pas dépasser 4 à 5 %.

 

 

6 – le résultat exceptionnel :

Toute charge ou produit qui n’est ni d’exploitation ni financier est exceptionnel. Le résultat exceptionnel est la différence entre les produits et les charges exceptionnels. Il ne présente que peu d’intérêt pour l’analyse dans la mesure où il est imprévisible et où il n’est pas susceptible de se renouveler. Toutefois il permet d’expliquer pour une année donnée une partie du résultat net et de la capacité d’autofinancement.

Les résultats sur cessions d’immobilisation sont considérés comme exceptionnels. Le prix de cession est un produit exceptionnel et la valeur nette comptable (VNC) une charge exceptionnelle (reliquat de la valeur des immobilisations cédées au cours de l’exercice et restant à amortir).

Là encore il est important de distinguer les produits exceptionnels encaissables ou non (reprise sur provisions à caractère exceptionnel) et les charges exceptionnelles décaissables ou non (dotations, valeur nette comptable des éléments d’actif cédés).

 

7 – Le résultat Net

Le résultat net est égal au résultat courant avant impôt augmenté du résultat exceptionnel et diminué de l’impôt sur les bénéfices et de la participation. Ces deux derniers éléments constituent des décaissements qui ne sont plus tout à fait des charges mais déjà une forme de répartition du bénéfice au profit de l’État d’une part et des salariés d’autre part.

Le résultat net est donc le reliquat disponible pour les associés,

 

8 - La capacité d’autofinancement (CAF)

Il s’agit de la ressource de financement dégagée par l’activité de l’entreprise

La capacité d’autofinancement est égale au résultat net augmenté des charges et produits non-décaissables :

 

         CAF = Résultat net + dotation aux amortissements et provision – les reprises sur provisions

 

- Les indicateurs pour le diagnostic : . CAF / CA

                                     

 

9 - passage du compte de résultat au tableau des soldes intermédiaires de gestion   

          COMPTE DE RESULTAT

 

VENTES DE MARCHANDISES

1000

PRODUCTION VENDUES SERVICES

  200  

TOTAL PRODUITS D’EXPLOITATION

1200  

ACHATS DE MARCHANDISES

600

VARIATION DE STOCKS DE MARCHANDISES

50

ACHATS DE MATIERES PREMIERES

60

AUTRES ACHATS ET CHARGES EXTERNES

40

IMPÖTS ET TAXES

30

SALAIRES ET TRAITEMENT

200

CHARGES SOCIALES

80

AMORTISSEMENTS

20

TOTAL CHARGES D’EXPLOITATION

1080

RESULTAT D’EXPLOITATION

120

CHARGES FINANCIERES

20

RESULTAT COURANT

100

CHARGES EXCEPTIONNELLES

5

IMPOT SUR LES BENEFICES

40

RESULTAT NET

55

 

 

        

CALCUL DES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION :

PRODUITS

 

CHARGES

 

 

SIG

VENTES  DE MARCH.

1000

ACHATS DE MARCH.

600

 

 

 

 

VARIATION STOCKS

50

 

 

TOTAL

1000

TOTAL

650

MARGE COMMERCIALE

350

MARGE COMMERCIALE

350

ACHATS MT PREMI

60

 

 

PRODUCTION VENDUE

200

A.ACH ET CHARGES

40

 

 

TOTAL

550

TOTAL

100

VALEUR AJOUTEE

450

VALEUR AJOUTEE

450

IMPOTS ET TAXES

30

 

 

 

 

SALAIRES

200

 

 

 

 

CHARGES SOCIALES

80

 

 

TOTAL

450

TOTAL

310

E.B.E.

140

E.B.E

140

AMORTISSEMENTS

20

 

 

 

 

CHARGES FINANC.

20

 

 

TOTAL

140

TOTAL

40

RESULTAT COURANT

100

RESULTAT COURANT

100

CHARGES EXCEPTIO

5

 

 

 

 

IMPOT

40

 

 

TOTAL

100

TOTAL

40

RESULTAT NET

55

RESULTAT NET

 

AMORTISSEMENT

20

CAF

75