Les flux financiers


               

V          DES FLUX AUX STOCKS : LES ÉTATS FINANCIERS

Jusqu’à maintenant, nous avons toujours parlé exclusivement de flux : charges, produits, encaissements, décaissements, effectifs ou potentiels entraînant des « décalages » dans la formation du résultat.

La comptabilité est en mesure d’en faire une synthèse pour la période considérée. Ce sont le compte de résultat et le tableau des flux ou tableau de financement. À côté de cette image, il est nécessaire de connaître à une date donnée l’état de l’ensemble des ressources et des emplois de l’entreprise depuis son origine. C’est ce que retrace le bilan.

a            Le compte de résultat

 


Les flux de charges et de produits de l’exercice permettent de montrer l’enrichissement net de l’entreprise au cours de l’exercice comptable. C’est à partir de ce résultat que l’on pourra juger de la rentabilité et du risque des investissements de l’entreprise.

Tous les produits et toutes les charges de l’exercice sont repris dans le compte de résultat dont vous pouvez utiliser le modèle.

La différence entre les produits et les charges donne le résultat de la période (bénéfice ou perte).

Ce tableau peut également être présenté en liste ou sous la forme du « tableau des soldes intermédiaires de gestion » (SIG). Le tableau des SIG permet de mieux faire apparaître séparément les flux d’exploitation (au niveau de l’excédent brut d’exploitation). Nous nous appuierons sur ce tableau pour l’analyse.

 

b            Les tableaux de flux

 

Le tableau de flux détaille toutes les contreparties des flux de résultat, ce qu’ont été les ressources de financement de la période et comment ces ressources ont été employées au cours de la même période.

Il est obtenu par la somme des égalités suivantes : Égalité 1 à Égalité 5.

Pour ce tableau, deux présentations sont possibles :

·             le tableau des flux de trésorerie (vous pouvez notamment consulter et utiliser le modèle de tableau des flux), proposé par la recommandation 1.22 de l’Ordre des experts-comptables (OEC). Ce tableau veut montrer la réalité des flux par une approche en terme de trésorerie,

·             le tableau de financement du plan comptable général (PCG), ici sous une forme légèrement différente. Ce tableau a plutôt une approche emplois / ressources.

Ce tableau de flux sera un outil indispensable pour comprendre les comportements financiers de l’entreprise. Comme le compte de résultat, il devra toujours être analysé dans une optique pluriannuelle.

Le tableau des flux de trésorerie

Ce tableau, proposé par la recommandation 1.22 de l’Ordre des experts-comptables (OEC), reprend exactement la logique de ce qui a été dit plus haut. Les flux sont classés en flux d’exploitation, flux d’investissement et flux de financement. Chaque rubrique fait apparaître la variation de trésorerie provenant (encaissement net) ou affectée (décaissement net) aux opérations. La somme des trois flux nets de trésorerie (trésorerie provenant de l’exploitation + trésorerie affectée aux investissements + trésorerie provenant du financement) donne la variation de la trésorerie.

Le tableau de financement

Ce tableau indique à droite quelles ont été les différentes ressources de l’exercice : capacité d’autofinancement (CAF), augmentation de capital, emprunts nouveaux et, à gauche, quels ont été les emplois de ces ressources : versements de dividendes, investissements, remboursements, augmentation du besoin en fonds de roulement. Il fait apparaître la variation de la trésorerie comme un emploi.

Dans ce tableau apparaît donc un concept important : la capacité d’autofinancement (CAF). Il s’agit de la ressource de financement dégagée par l’activité de l’entreprise. Nous étudierons un peu plus tard et plus en détail l’excédent brut d’exploitation (EBE), qui est l’autofinancement dégagé par l’exploitation. La CAF est égale à l’ensemble des produits encaissables moins l’ensemble des charges décaissables.

 

 

 

Tableau de financement

 

 

 

 

 

Ressources

 

 

 

 

 

 

Capacité d'autofinancement

 

 

106 600,00

 

 

Capital

 

 

400 000,00

 

 

Emprunts

 

 

200 000,00

 

 

Cessions

 

 

0,00

 

 

Total des ressources

706 600,00

 

 

Emplois

 

 

 

 

 

 

Dividendes

 

 

0,00

 

 

Investissements

 

 

525 000,00

 

 

Remboursements

 

 

 

 

 

 

Variations du BFR d'exploitation

148 527,00

 

 

 

 

Variation des intérêts courus

16 000,00

 

 

 

 

Variation d'État IS

0,00

 

 

 

 

Variation des fournisseurs d'immobilisations

15 000,00

 

 

 

 

Variation du BFR

 

 

117 527,00

 

 

Variation de la trésorerie

 

 

64 073,00

 

 

Total des emplois

706 600,00

 

 

c             Le bilan

 

En utilisant la comparaison avec les flux hydrauliques, il est indispensable, à un moment ou à un autre, de connaître les niveaux atteints dans les différents réservoirs. On obtient alors des « stocks » au sens économique du terme, par agrégation de flux.

Prenons comme exemple la trésorerie : chaque encaissement ou chaque décaissement vient modifier le niveau de l’avoir liquide en caisse ou sur les comptes bancaires de l’entreprise. La mesure à une date donnée de cet avoir donne le stock de trésorerie.

À un instant donné, si on arrête les flux entrée et sortie, on peut connaître le niveau de la trésorerie, « stock » de liquidités.

Il en est de même pour les comptes clients : à une date donnée on peut connaître le montant des créances sur les clients (sommes dues par les clients).

Clients à la fin de l’exercice = clients de fin d’exercice précédent + facturations (flux entrée)  règlements (flux sortie).

Il en va de même pour les fournisseurs, pour les immobilisations, pour les emprunts, etc.

À la fin de l’exercice, le comptable arrête donc les comptes pour pouvoir ainsi mesurer l’état des « stocks » : le niveau de la trésorerie, le montant des dettes envers les banquiers, les fournisseurs, le montant des créances sur les clients, le niveau du résultat de la période étudiée bien sûr. Toutes ces informations sont récapitulées dans un tableau qu’on appelle le bilan.

Le bilan correspond à l’accumulation des flux de l’entreprise depuis le début suivant la logique.

Σ FLUX = STOCKS

On peut écrire :

BILAN début d’exercice + FLUX de l’exercice = BILAN de fin d’exercice.

Dans une optique financière, ce tableau permet de connaître le niveau des « stocks » de ressources (passif) au dernier jour de la période :

- les fonds propres d’origine :

·             le capital : (ce que les associés ont apporté),

·             les réserves : (part des résultats des exercices précédents qui n’ont pas été distribués aux associés sous forme de dividendes),

·             le résultat de la période : ressource dégagée par l’activité de la période ;

- les dettes financières :

·             ce que l’entreprise doit aux banques ou à d’autres organismes sous forme d’emprunts ou sous forme de concours bancaires courants (découverts, crédits de trésorerie).

Ce tableau montre également en face (actif), comment ces ressources sont employées :

- sous forme d’actifs industriels et commerciaux :

·             immobilisations : valeur cumulée des investissements industriels et commerciaux réalisés par l’entreprise depuis sa création ;

 

·             besoin en fonds de roulement : niveau des stocks, des créances clients, des autres créances d’exploitation, des fournisseurs, des autres dettes d’exploitation (État, organismes sociaux) ;

- sous forme d’actifs financiers : immobilisations financières (actions obligations, etc.) :

·             d’autres créances hors exploitation,

·             d’autres dettes hors exploitation,

·             de valeurs mobilières de placement,

·             disponibilités.

Le niveau des ressources arrêté au dernier jour de l’exercice est égal au niveau des emplois de ces ressources le même jour (actif = passif).