S   .   I   .   G

SOLDES  INTERMEDIAIRES DE  GESTION

 

L'ANALYSE DU RÉSULTAT

 

Si le plan comptable prévoit la présentation des SIG dans un tableau de synthèse, son établissement reste néanmoins facultatif.

Nous nous intéresserons ici au résultat comptable,. Il s’agit de la différence, pour une période de temps donnée (l’exercice comptable, l’année) entre les produits et les charges. Cette différence correspond également à l’augmentation ou diminution de la situation nette ou encore actif net au cours de cette période.

 

Comment se forme ce résultat ? L’outil permettant l’analyse de la formation du résultat se présente sous la forme du tableau des soldes intermédiaires de gestion ou SIG.

Il permet de déterminer différents résultats à partir de ce que l’on appelle un « calcul en cascade ». À partir de ces soldes, nous évoquerons des indicateurs ou ratios et nous montrerons quels sont les facteurs qui expliquent le niveau de ces indicateurs.

 

Il sera en outre nécessaire d’effectuer un certain nombre de retraitements qui tiennent compte du caractère encaissable /décaissable des produits et des charges.

 

 

 

1 – LA MARGE COMMERCIALE 

 

Seule les entreprise ayant une activité de revente de biens (commerciale ou de négoce) calculent ce solde.

Dans certaines activités, une partie du CA est sous traitée (dans le transport, par exemple). Il est important alors de distinguer le chiffre d’affaires net (réalisé avec l’outil de l’entreprise) et le chiffre d’affaires sous-traité.

 

CA net = CA  sous-traitance

 

         Marge commerciale = Ventes de marchandises (707 – RRR accordées) – achats des marchandises (607 + ou – 6037 + frais accessoire d’achat ).

 

-         les indicateurs pour le diagnostic :

 

·          Le (CA) comparé au total des ventes sur l’ensemble du marché du produit (au niveau national et international) donne la part de marché (national et international),

 

·          le CA de la période peut être comparé au chiffre d’affaires de la période précédente : on obtient alors le taux de croissance du CA : [CA(n)  CA(n  1)] / Can

 

.        Le taux de marque = Marge commerciale sur PA HT

         Le taux de marge   = Marge commerciale sur PV HT

 

 

La marge  commerciale constitue une mesure de rentabilité de  l’activité commerciale de l’entreprise. Ces indicateurs, en valeur absolue ou en taux de croissance, peuvent être comparés aux objectifs qui avaient été fixés au préalable et au chiffre d’affaires d’autres entreprises appartenant au même secteur d’activité.


2 - La transformation des biens ou services : la production

 

Seules les entreprises ayant une activité de fabrication ou de transformation de biens ou services calculent ce solde.

 

Production = production vendue + ou - production stockée + production immobilisée.

 

Si l’entreprise stocke des produits intermédiaires ou finis, son activité de production sera plus importante. Si l’entreprise déstocke, le CA sera plus élevé que la production.

Le comportement de stockage (de déstockage) de produits intermédiaires ou finis peut être :

 

             ·volontaire : prévision d’une hausse des ventes dans les mois à venir, répartition uniforme de la production malgré la saisonnalité des ventes,

       ·involontaire : le CA réalisé est inférieur (supérieur) aux prévisions. Il peut être également dû à un décalage de facturation.

 

 

 

 

3 - L’apport spécifique de l’entreprise à la production  : la valeur ajoutée

 

Dans le montant de la production est incluse la valeur des biens et des services achetés à d’autres entreprises.

 

La valeur ajoutée de l’entreprise est sa production propre, son « apport spécifique à la production et à la commercialisation du bien ».

 

La valeur ajoutée (VA) est égale à la marge commerciale augmentée de la production moins les achats et charges externes (consommations intermédiaires).

 

Valeur ajoutée = Marge commerciale (comptes 707 et 607) + Production (comptes 70, 71 et 72)  Achats consommés (comptes 60)  Charges externes (compte 61 et 62)

 

Il s’agit ici d’une valeur ajoutée brute, avant dotations aux amortissements).

 

La valeur ajoutée est souvent utilisée pour classer les entreprises par ordre de taille (les journaux économiques proposent tous les ans un classement des cent plus grandes entreprises sur le critère de la VA). Par ailleurs, elle permet de juger du degré d’intégration de l’entreprise dans l’économie.

 

Cette même valeur ajoutée va ensuite être répartie entre les différents facteurs de production :

       ·salariés, (salaires, charges sur salaires et participation),

       ·prêteurs, (intérêts figurant dans les charges financières),

       ·associés, (dividendes),

       ·État, (impôts taxes et versements assimilés, impôt sur les bénéfices),

       ·l’entreprise en gardant une partie pour l’autofinancement.

 

 

-         Les indicateurs pour le diagnostic :

 

Comme pour le CA et la production, la VA doit être mesurée :

       ·en valeur absolue et en taux de croissance,

       ·de manière globale ou par produit ou par famille de produits.

Taux de croissance de la VA = [VA(n)  VA(n  1)] / VA(n  1).

 

Un suivi des composantes des consommations en provenance des tiers permet souvent d’expliquer l’amélioration ou la dégradation du taux de VA

                   Taux de VA = VA/Production de l’exercice

                   Ratios : VA/effectif ; VA/Immob. Brutes = constituent des mesures de productivité

 

 

           

 

4 - Le flux net de liquidités potentiel dégagé par l’exploitation : l’excédent brut d’exploitation ebe

 

Il s’agit de la différence entre les principaux produits encaissables et charges décaissables d’exploitation.

 

EBE = marge commerciale + production + subventions d’exploitation –achats consommés  charges externes  impôts taxes  charges de personnel.

 

Il s’agit donc de la capacité de l’entreprise à générer des flux nets de liquidités du fait de son activité industrielle et commerciale. Ce flux net constitue en fait la base de son autofinancement et doit donc lui permettre, au minimum, de renouveler son potentiel productif et d’autofinancer ses investissements de croissance.

 

C’est ce résultat qui permet de mesurer la performance économique de l’entreprise de la meilleure manière. Nous nous appuierons sur l’EBE pour calculer la rentabilité de l’exploitation par la suite.

 

L’EBE échappe à certains facteurs de distorsion :

·il est indépendant de la politique financière de l’entreprise puisqu’il est calculé avant charges et produits financiers,

·il est indépendant de la politique d’amortissement de l’entreprise et de la prise en compte du risque à travers les provisions,

             ·il est indépendant de la politique fiscale de l’entreprise puisque calculé avant impôt.

 

- Les indicateurs pour le diagnostic :

L’EBE doit être mesuré :

                    ·en valeur absolue et en taux de croissance,

                    ·de manière globale ou par produit ou par famille de produits.

Taux de croissance de l’EBE = [EBE(n)  EBE(n  1)] / EBE(n  1).

 

L’EBE est une mesure des performances économique de l’entreprise. Cette mesure  peut être améliorée en mettant en rapport l’ ENE et le CA  soit :

 

.Taux de marge brute d’exploitation = EBE / CA.

 

 

 

5 - Le résultat courant avant impôt :

La somme des résultats d’exploitation et financiers constitue le « résultat courant avant impôt ». Ce résultat est dit courant car il n’inclut pas les éléments exceptionnels. Et là encore il s’agit d’un résultat avant impôt, car l’impôt n’est calculé que sur le résultat après éléments exceptionnels. Par contre à la différence de l’EBE ce résultat tient compte des DAP-RAP (Dotation-Reprises).

 

Les rapports Charges d’intérêt / Chiffres d’affaires ou Charges d’intérêt /EBE indique le poids du coût du financement externe dans la formation du résultat. Les banquiers considèrent en général que ce premier ratio ne doit pas dépasser 4 à 5 %.

 

-         Les indicateurs pour le diagnostic :

Charges financières sur / EBE

 

 

6 – le résultat exceptionnel :

Toute charge ou produit qui n’est ni d’exploitation ni financier est exceptionnel. Le résultat exceptionnel est la différence entre les produits et les charges exceptionnels. Il ne présente que peu d’intérêt pour l’analyse dans la mesure où il est imprévisible et où il n’est pas susceptible de se renouveler.

 

6 bis Les plus ou moins values sur cessions d’éléments d’actif :

Les résultats sur cessions d’immobilisation sont considérés comme exceptionnels. Le prix de cession est un produit exceptionnel et la valeur nette comptable (VNC) une charge exceptionnelle (reliquat de la valeur des immobilisations cédées au cours de l’exercice et restant à amortir). (775 – 675).

Il est important de les isoler car elles apportent des informations sur la politique de désinvestissement de l’entreprise.

 

7 – Le résultat Net

Le résultat net est égal au résultat courant avant impôt augmenté du résultat exceptionnel et diminué de l’impôt sur les bénéfices et de la participation. Ces deux derniers éléments constituent des décaissements qui ne sont plus tout à fait des charges mais déjà une forme de répartition du bénéfice au profit de l’État d’une part et des salariés d’autre part.

Le résultat net est donc le reliquat disponible pour les associés,

 

 

 

8 - La capacité d’autofinancement (CAF)

L’autofinancement correspond au montant des ressources internes que l’entreprise peut consacrer à l’investissement. Si l’entreprise distribue à ses actionnaires des dividendes, ceux-ci diminuent ses possibilités de financement interne.

 

La capacité d’autofinancement correspond  à : Autofinancement + dividendes

 

Quelques précisions sur la CAF : on ne prend en compte pour établir la CAF que les charges ou produits qui ont générés ou qui généreront un encaissement, donc ; les amortissements, ou provisions (dot ou rep.) sont à exclure.

 

-          Les indicateurs pour le diagnostic :

 

Les relations entre la CAF, l’endettement et la politique d’investissement  peuvent être étudiés à l’aide de ratios :

Ratio d’autonomie financière :       dettes / CAF  .doit être compris entre 3 et 4 cela signifie que les CAF dégagés par l’entreprise durant 3 à 4 ans doivent lui permettre de rembourser ses dettes financières.

 

Ratios d’autofinancement : CAF / Investissement ( possibilité de financement)

 

CAF / CA

                                     

 

Les 2 méthodes de calcul de la CAF.

 

         A partir de l’EBE :

Cette méthode ( préconisée par le PCG) consiste à ajouter à l’EBE les produits encaissables et à lui retrancher les charges décaissables, qui n’ont pas encore été pris en compte

 

EBE

+ transf. de ch. 791 + ats prds d’exploit. encaissables 75 + prds financiers encaissables 76 + prds except. Encaissables 77 .

 

-  ats ch. d’exploit. décaissables 65 – ch. Fi. décaissables 76 + ch. except. décaissables 77 .

- impôts sur bé. 697 à 697 – participation 691

 

         A partir du Résultat Net :

Cette méthode consiste à retrancher au résultat tous les produits non encaissables ou produits calculé et les produits de cession d’actif et à lui additionner toutes les charges non décaissables ou charges calculées.

 

Résultat

+ ou - Dotation et reprises aux amortissements et provisions (681+686+687-781-786-787)

 

+ ou – Valeur comptable des actifs cédés, plus-values

- quote-part de subvention virée (777)